Si personne ne prend la succession de Veronika Freléchox et Sylvie Humair, le service disparaîtra

Veronika Freléchox et Sylvie Humair
Malgré la priorité accordée par la loi aux piétons devant les passages jaunes ad hoc, la traversée de la route cantonale, pour les plus jeunes enfants, demeure synonyme de peur et de danger décuplé.
Les petits écoliers craignent souvent ce passage obligé lorsqu’ils sont attentifs, et y prennent de gros risques lorsque leur attention est occupée par le jeu, la joie de rencontrer des camarades ou la crainte d’arriver en retard en classe. Leur distraction est fort compréhensible, à un âge où tout est fort heureusement encore source de plaisir ludique. Mais on ne perdra pas de vue non plus qu’il peut arriver aussi à des conducteurs prudents d’être distraits, ou de ne pas apercevoir suffisamment tôt un bambin de petite taille.
Ces affirmations sont d’autant plus vérifiées que depuis l’entrée en vigueur des horaires dits bloc (système Harmos), les plus jeunes écoliers se déplacent eux aussi aux heures de pointe, lorsque le trafic motorisé atteint sa plus grande densité.
La sécurité n’a pas de prix
Face à ces dangers reconnus, de nombreuses communes traversées par une voie très fréquentée et dépourvue de passage piétonnier sous-route, optent pour un service de patrouilleurs scolaires. Tel est le cas à Tramelan, où deux très fidèles responsables dirigent le service depuis un bail : vingt ans pour Veronika Freléchox et dix-neuf ans pour Sylvie Humair. Cet engagement long et précieux, elles y ont consenti par souci de sécurité pour les petits Tramelots. Une sécurité dont elles affirment de concert qu’elle n’a pas de prix à leurs yeux.
Aujourd’hui cependant, ou plus précisément le vendredi 2 juillet prochain, dernier jour de l’année scolaire en cours, ces deux responsables raccrocheront leurs gilets de sécurité et passeront le témoin, pour la rentrée d’août 2021, à une, un ou des nouveaux responsables.
Carte de visite d’un service complet
Créé en 2000, le service de patrouilleurs scolaires tramelots compte actuellement 23 collaboratrices et collaborateurs, dont quelques élèves de l’école secondaire. A Tramelan même, il sécurise trois passages pour piétons, à savoir près de la boulangerie Donzé, sur la Place du 16-Mars et aux abords de l’ancien Régional. S’y ajoute aux Reussilles la traversée proche de La Clef, avec un Pedibus qui conduit les petits élèves jusqu’à l’école. A Mont-Tramelan est également proposé un Pedibus.
Le service assure également, trois fois par semaine, l’accompagnement des élèves de 1H et 2H, entre le lieu de leurs leçons d’éducation physique (les halles du CIP, de La Marelle ou de la Salle Juventuti) et leur collège, qu’il s’agisse des Dolaises ou de La Printanière.
Le travail de terrain…
Les patrouilleurs engagés assurent des services de quinze minutes par passage, à quatre reprises quotidiennement, respectivement à deux reprises le mercredi : le matin à 8 h, sur le coup de midi, à 13 h et à 15 h. Ils assurent ses gardes selon leurs disponibilités, fixées en début d’année scolaire, d’entente avec les responsables.
Tous les patrouilleurs sont modestement rétribués. Pour les élèves de secondaire, cette activité offre un petit job permettant de gagner un argent « de poche » apprécié.
…et l’administration
Les deux responsables actuelles, qui doivent donc être remplacées dès l’été prochain, assument évidemment un travail plus conséquent. Leur fonction réunit en particulier l’organisation des gardes, le remplacement des patrouilleurs malades, les contacts avec les écoles et avec les services spécialisés de la Police cantonale. Il s’y ajoute encore un important travail administratif, qui ne demande pas de compétence particulière mais du soin et de la vigilance, puisqu’elles sont chargées de mettre au net les décomptes de prestations. « Nous établissons le décompte des heures de travail effectuées par chacun, soumettons tous ces documents à la Municipalité, puis délivrons personnellement aux collaborateurs et collaboratrices le montant qui leur est dû. Ce travail doit être réalisé durant les vacances scolaires », précisent les deux collègues.
Engagez-vous !
D’une même voix, Sylvie Humair et Veronika Freléchox lancent un appel pressant à la population tramelote, aux jeunes parents en particulier : « Ces dernières années, nous avons rencontré certaines difficultés à réunir le nombre de patrouilleurs nécessaires à la bonne marche du service. Et désormais, il s’agit de nous remplacer également. »
On ne manquera pas de souligner que ces collaboratrices dynamiques se sont engagées bien plus longuement que leurs propres enfants, aujourd’hui tous adultes, n’ont recouru au service. Inquiètes pour la survie du service, elles concluent : « Les jeunes parents sont particulièrement concernés. En devenant patrouilleurs, ils assurent la sécurité de leurs enfants et de leurs petits camarades. » | cm
- Vous êtes intéressé et éventuellement motivé à participer au service des patrouilleurs scolaires ? Appelez sans attendre Sylvie Humair (079 256 53 63) ou Veronika Freléchox (032 487 63 82), qui se feront un plaisir de vous fournir toutes les informations nécessaires
Merci à toutes et tous
A l’heure de mettre un terme à leur long mandat, Veronika Freléchox et Sylvie Humair tiennent à adresser leurs chaleureux remerciements à toutes les patrouilleuses et les patrouilleurs qu’elles ont côtoyés au long des deux décennies écoulées. « Nous avons rencontré beaucoup de plaisir et de satisfaction à travailler avec ces personnes soucieuses de la sécurité des enfants. »
La Municipalité, pour sa part, exprime publiquement sa reconnaissance très sincère à ces deux responsables, qui ont porté avec sérieux et dévouement un service efficace et précieux. Elle en appelle à la population, en espérant que de nombreuses personnes s’annonceront partantes. Si personne ne prend la succession de Mmes Freléchox et Humair, le service des patrouilleurs scolaires va malheureusement disparaître… | cm
